mardi 30 janvier 2007

RAFAEL, DERNIERS JOURS de Gregory Mcdonald


C’est l’histoire de Rafael, un pauvre type, illettré et alcoolique, simple et sincère. Dès le début du livre, il vient rencontrer McCarthy et accepte de jouer dans un snuff movie pour 30 000 $. C’est là qu’arrive le chapitre trois. En avertissement au début du roman, Gregory Mcdonald nous prévient que ce qu’il va décrire est éprouvant, qu’« il aurait souhaité ne pas avoir eu à l’écrire », mais que cela sert le propos général du livre. En effet, dans ce fameux chapitre, le bourreau va expliquer dans les moindres détails à Rafael les tortures qui lui seront infligées avant de mourir. C’est atroce. Et la force de cette oeuvre réside bien là, car on connaît alors avec précision ce qui attend Rafael. Et lui aussi le sait.

Les scènes des trois jours qui lui restent à vivre sont d’autant plus touchantes et dérisoires. Après un épisode pathétique où il achète des cadeaux rares et symboliques (un gant de base-ball pour son nouveau-né), il rentre chez lui dans un bidonville ignoble, coincé entre l’autoroute et une décharge publique. Il retrouve ses amis, son père, ses frères, sa femme et ses trois enfants. Il les adore.

Le personnage de Rafael est touchant, car si sincère, si pur, si paumé. L’approche de la mort lui apporte une sorte d’illumination. Il désire que sa famille s’en sorte. Il se sacrifie pour eux. Il y croit vraiment. Et nous, lecteurs, nous savons que cette aventure n’est qu’un sinistre leurre. Rafael s’est fait berner, rouler dans la farine. L’atrocité rejoint l’ignominie.

Ma note : 10/10

2 commentaires:

mic a dit…

Un livre culte, poignant de réalisme où une certaine misère humaine débouche sur l'infinie douleur des sentiments et conduit à l'irréparable. Un roman très noir, inoubliable, dérangeant et magnifique. MIC.

Marion a dit…

Un livre que j'avais lu il y a quelque temps, trouvé au hasard des rayonnages de la fnac, je m'en rappelle encore très bien, c'est dire!

C'est un livre sombre, dur, qui m'a énormément touchée, et tout au long du livre, on se dit que ce n'est pas possible, que ça ne pourra pas finir comme on se doute que ça va finir... C'est atrocement triste, dur, noir... Bref un livre choc, coup de poing, crève coeur...

Que je suis ravie de retrouver sur ton blog encore une fois, ça me conforte dans le fait que j'aime vraiment les mêmes bouquins que toi!

Bonne continuation!

Marion