Marianne a vingt ans. Elle est en prison, elle a commis des meurtres, d'abord un vieil homme auquel elle voulait voler ses économies, mais c'était par « accident », ensuite un flic qui l'a prise en chasse, sans compter une jeune gendarmette qui a été gravement blessée. Le juge l'a condamnée à perpétuité.
Marianne est une pro des arts martiaux, et quand on la provoque, elle ne connait plus sa force, elle se transforme en véritable machine à tuer. Les matons la détestent et la craignent, ainsi que les autres prisonnières. Elle vend son corps au gardien chef, Daniel, en échange de cartouches de cigarettes et quelques doses de dope. Elle devra subir les brimades d'une gardienne sadique « La Marquise » qui essaiera par tous les moyens de faire craquer Marianne, au péril de sa vie.
Marianne sera torturée par ses co-détenues et par les matons. Sa vie se déroule dans la cellule 119 où elle passe ses journées et ses longues nuits à écouter le bruit des trains qui passent et qui la font rêver de liberté. Elle vivra une descente aux enfers entre règlements de compte, passages à tabac, humiliations.
Un jour, après deux ans d'enfermement, elle est appelée au parloir. Marianne n'en revient pas, qui voudrait bien lui rendre visite ? Arrive le jour du parloir, là elle rencontre 3 flics qui lui proposent un étrange marché: la liberté... en échange d'un meurtre. Là, Marianne va douter... sera-t-elle capable de tuer à froid ? Jusqu'ici ce n'étaient que des « accidents ». Et qui devra t'elle tuer ? Les policiers ne lui en diront pas plus... leur seule promesse... la faire évader, lui fournir des papiers, de l'argent et lui faire quitter le pays.
Karine Giebel m'a plongée dans l'horrible univers carcéral où est enfermée Marianne. Je me suis attachée à son personnage, par moments j'ai eu envie de la prendre dans mes bras, et d'autres moments je voyais arriver l'inacceptable.
C'est violent, noir, intense. Meurtres pour rédemption ne peut pas laisser le lecteur indifférent. J'ai souffert avec Marianne, j'ai souri, pleuré, j'ai ressenti chaque émotion qu'elle ressentait. Il y a beaucoup de suspense. Ce scénario n'est pas sans laisser penser au film Nikita.
Le début nous montre une Marianne meurtrie et Karine Giebel va nous raconter par le détail comment elle en est arrivée là. Comment Marianne à été conditionnée de façon irrémédiable à tuer, sa destinée mais aussi sa psychologie, sa noirceur, sa culpabilité. La qualité d'écriture est faite de telle sorte que nous sommes entièrement à la place de Marianne, nous ressentons ses peurs et ses souffrances, nous subissons ses injustices, ses indignations, nous comprenons alors pourquoi Marianne cherche à tuer.
Ce roman est un pavé, mais percutant, sans le moindre temps mort. Les phrases sont incisives, les dialogues directs. Karine Giebel rentre dans le vif du sujet et a su capter mon attention dès les premières lignes. Les personnages sont bien campés, ce livre se lit à toute allure, à la fois en raison de sa construction mais aussi parce qu'il tient en haleine et nous invite à réfléchir sur la vie carcérale.
Il s'agit d'un grand coup de cœur pour moi. Difficile de trouver un livre qui arrive à la hauteur de Meurtres pour Rédemption. La barre est très haute ! Pour moi c'est un roman coup de poing ! Difficile de faire mieux ! C'est un véritable chef d'œuvre !
Ma note, sans hésitation 10/10
Aux dernières nouvelles des Quais du Polar à Lyon, Meurtres Pour Rédemption va être réédité à la rentrée 2010.